Comment se débarrasser des vautours dans le public (partie 2)

par Pierre Morsa

La semaine dernière nous avons expliqué comment les vautours du public peuvent détruire votre confiance en vous et votre capacité à prendre la parole. Nous avons vu que la meilleure manière de s’en débarrasser était de renforcer votre ancrage dans votre espace vital. Mais comment faire cela ?

Si votre présentation a un objectif, un message clair, il est beaucoup plus facile de l’utiliser comme point d’ancrage. Imaginez, par exemple, que le message clé de votre présentation soit qu’un nouveau système va offrir les services nécessaires pour protéger votre système d’information. Mais les vautours — qui ne comprennent pas nécessairement de quoi il s’agit — ont décidé de dévorer le type qui parle de technique. Ils remettent en question chaque choix, chaque fonctionnalité. La présentation se transforme en une discussion sans fin sur des détails sans importance. Si cela arrive, réancrez la présentation autour du message clé. Rappelez-leur l’objectif : « Oui, nous pouvons discuter de la possibilité d’ajouter un chien animé sur la page de configuration, mais c’est secondaire. Ce qui est vraiment important, c’est que nous ayons le niveau de protection approprié, et c’est le meilleur outil pour y parvenir. »

Les harceleurs aiment aussi se comporter comme des enfants gâtés. Ils se jettent sur le sol et crient (c’est une image, je n’ai pas encore vu quelqu’un se jeter sur le sol lors d’une réunion — même si ce serait intéressant à observer — par contre j’ai entendu de nombreuses personnes couvrir leur incompétence avec de grands cris). Ils ne veulent pas entendre non comme réponse. Pourtant, non est exactement la réponse dont ils ont besoin, avec une courte phrase expliquant les conséquences, pas plus. Par exemple : « non, nous ne pouvons pas ajouter cela, car cela augmenterait le budget/le risque/le délai. » Plus votre justification est longue, plus elle devient faible, plus vous devenez appétissant pour les vautours. Ne répondez de cette manière que pour les requêtes qui n’ont d’autre but que de faire dérailler votre présentation, pas pour les demandes justifiées ou légitimes. En répondant de la sorte, vous arrêtez d’être une proie. Vous devenez la super baby-sitter du harceleur. Vous êtes l’adulte dans la pièce, ancré, avec un message fort à communiquer. Lorsque vous faites cela, quelque chose d’étrange se produit. La plupart des harceleurs se rendent compte instinctivement qu’ils commencent à avoir l’air immatures et vont perdre leur crédibilité, et ils se calment d’eux-mêmes. Seuls les plus lents à comprendre continuent. Soyez magnanimes avec eux.

Les vautours essaieront aussi de vous déstabiliser avec des questions auxquelles vous n’avez pas la réponse. Si vous n’arrivez à répondre à aucune question, cela veut dire que vous ne vous êtes pas préparé correctement (et dans ce cas, c’est votre problème, pas celui du vautour). Mais il est parfaitement normal de ne pas avoir 100 % des réponses. Dites-le simplement. « Je n’ai pas la réponse, mais je vais faire le test et je vous donnerai la réponse ». C’est aussi simple que cela. Vous vous êtes même comporté de manière proactive en proposant de trouver la réponse à la question.

Ce ne sont que quelques exemples des techniques que vous pouvez utiliser pour reprendre confiance en vous lorsque vous prenez la parole en public. N’importe quelle personne prête à investir le temps et l’effort nécessaire peut changer, et devenir un bon présentateur. C’est aussi ce qu’un bon coach peut vous aider à faire. Il vous aidera à renforcer votre ancrage, et les vautours commenceront à mourir de faim et iront voir ailleurs. Il vous aidera à rester ferme dans des environnements hostiles. Il vous aidera à devenir le leader généreux que tout le monde veut suivre.

Presentation Vulture